Parcs et jardins

Parcs et jardins

Jardin de l'hôtel d'Émonville

Logo "Jardin remarquable" de couleur verte, présentant deux formes de feuilles verticales stylisées. Sous les formes, on peut lire "jardin remarquable" et "Ministère de la Culture et de la Communication.

Arthur Foucques d’Émonville (1810-1880) hérite en 1859 de cette propriété déjà largement aménagée dans le goût de l’époque. Le jardin, d’environ 1,5 ha, lui sert à assouvir sa passion pour l’horticulture. En 1861, il fait construire sur les plans d’Hector Lefuel, architecte de Napoléon III, un vaste hôtel particulier au cœur de la parcelle afin d’y résider. À l’inverse de l’hôtel qui s’est vu attribuer diverses fonctions depuis le XIXe s, le jardin est toujours resté un lieu de promenade, dont le dessin a peu changé depuis 1880. Pièces d’eau, massifs de mosaïculture, serre et tour néogothique datent des aménagements souhaités par la famille Foucques au cours du XIXe siècle. Ce jardin d’inspiration anglo-chinoise, labellisé « Jardin remarquable » depuis 2013, présente une palette végétale diversifiée : conifères, feuillus, plantes vivaces et annuelles. Parmi les nombreux arbres, dont certains ont plus de 150 ans, on trouve une dizaine d’espèces rares. Très fréquenté par les visiteurs, ce jardin démontre le savoir-faire des jardiniers municipaux et participe largement à la renommée du centre-ville.

Un grand château au toit d'ardoise et aux détails architecturaux classiques se dresse au milieu d'une végétation luxuriante. Un jardin bien entretenu comprend un étang avec une petite fontaine, entouré d'arbres et de sentiers, créant un paysage serein et pittoresque.

Jardins de l’ancien monastère du Carmel

L'image montre un logo pour « Monument Historique », comportant un motif géométrique détaillé de labyrinthe rouge enfermé dans un cadre carré noir avec du texte au-dessus et en dessous du motif.

Les religieuses carmélites acquièrent en 1821 l’ancien couvent des frères capucins (construit au début du XVIIe siècle) pour se réinstaller après la Révolution. De grands travaux sont alors réalisés pour transformer le site en carmel régulier. Construit sur près de 9000 m² de terrain, le monastère possède plusieurs jardins et cours qui ont des fonctions diverses. Si certains espaces sont plus propices à la méditation ou sont des lieux de passage desservant diverses dépendances, les grands jardins servent surtout à cultiver légumes, fruits et fleurs nécessaires à la communauté qui vit presque en autarcie. Les carmélites demeurent ici jusqu’en 1998. À leur départ, la Ville d’Abbeville se porte acquéreur de la propriété. Elle la dédie à la connaissance et à la valorisation du patrimoine du territoire depuis 2011 et l’ouvre largement aux visiteurs. En 2021, l’ensemble de la propriété, jardins compris, est inscrit au titre des Monuments historiques. Fin 2022, un diagnostic patrimonial des jardins est commandé aux étudiants du master « jardins historiques » de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles. Ce travail préfigure une restauration des jardins qui prendra en compte la volonté de conserver une continuité historique avec la production de légumes, fruits et fleurs.

Derrière un jardin bien entretenu se dresse un charmant bâtiment historique en pierre et en brique aux fenêtres encadrées de blanc. Le jardin comprend une pelouse luxuriante et un petit étang circulaire, entouré de diverses plantes et fleurs.

Parc de la Bouvaque

À deux pas du centre-ville, la nature règne ici sur cinquante hectares. Le paysage du parc de la Bouvaque est comparable aux marais arrière-littoraux de la baie de Somme. Le parc présente un réel maillage hydraulique comprenant plusieurs rivières : le Scardon, le Novion et la Sautine qui le délimitent et le traversent. Un chemin aménagé le long des berges permet de découvrir la flore et la faune caractéristiques des milieux humides.
L’écosystème qui compose ce parc est diversifié. Outre les espèces d’oiseaux sédentaires tels que le canard colvert ou le foulque macroule, de nombreuses espèces migratrices comme le canard souchet ou la sarcelle d’hiver trouvent refuge parmi les prairies humides, îlots et étangs. La flore n’est pas en reste : iris des marais, carex, roseaux, joncs, nénuphars jaunes, orchidées sauvages sont présents. Pour sauvegarder ce milieu fragile, une zone est totalement protégée et n’est pas accessible au public. Autres éléments remarquables du parc, la présence de deux sources bleues constitue une des originalités à découvrir sur ce site. Enfin, ce parc fut une source d’inspiration pour l’artiste peintre Alfred Manessier (1911-1993). Un parcours d’interprétation dédié à l’artiste traverse le parc et permet de rejoindre le centre-ville (durée du parcours complet : 1h30)

Un petit étang aux eaux claires reflète les arbres verts luxuriants et le ciel bleu. Une terrasse en bois s'étend sur l'eau, entourée d'un feuillage dense, créant une scène paisible et naturelle.

Jardin d'Argos – Espace ludique de l’Argolide

Dans le dernier tiers du XIXe siècle, la Ville d’Abbeville imagine divers aménagements pour moderniser et rendre plus agréable la cité. La question d’un parc public est posée. Après l’achat par la Ville en 1880 du jardin et de l’hôtel d’Émonville, la commune souhaite tout de même aménager d’autres espaces verts pour la population. Après le démantèlement des fortifications de la porte du Bois, l’esplanade qui se situe aux portes du centre-ville est le lieu idéal pour y créer une promenade dite de la Porte du Bois. Elle est plantée de grands sujets pour former diverses allées ombragées qui divisent de vastes pelouses. Un kiosque à musique sera construit par la suite à l’extrémité nord-est de l’allée centrale. Aujourd’hui encore ces espaces sont régulièrement utilisés pour diverses manifestations populaires dont « Abbeville plage » durant l’été. L’actuelle dénomination rend hommage au jumelage entre les villes d’Abbeville et d’Argos en Grèce.

Jardin de l'hôtel Lennel de la Farelle

La tradition orale veut qu’Antoine Ernest Lennel de la Farelle fit construire l’hôtel du boulevard Vauban pour l’une de ses filles sur les terrains gagnés sur les anciennes fortifications, dont la démolition commença dans ce secteur en 1905. Cette demeure aurait ainsi fait partie de la dot de Zélie Lennel de la Farelle lors de son mariage avec Bernard du Réou de la Gaignonnière en 1919. Toutefois, il semble que la construction de cet immeuble soit antérieure à cette union. L’architecte Edmond Douillet (1851 – 1936) signe les plans de cet hôtel. Il l’inscrit dans un style éclectique s’inspirant du XVIIIe s. La demeure s’ouvre sur le nouveau boulevard Vauban et sur un vaste jardin d’agrément qui offre des allées sinueuses et des points de vue. En 2021, la Direction des services d’information de la Ville y installe un jardin connecté afin de démontrer comment l’informatique peut être au service des jardiniers. Ce jardin est depuis ouvert à la visite aux heures d’ouverture des services municipaux occupant l’hôtel.

Carte détaillée d'époque illustrant le terrain de la « Propriété de Monsieur Lennel de la Farelle ». Elle montre des sentiers sinueux, des zones herbeuses et des éléments étiquetés tels qu'une maison, des écuries et des jardins, conçus par A. Lacout.