Johanna Farcy, sage-femme du quotidien

Johanna Farcy, sage-femme du quotidien

Publié le 8 mars 2025

Douceur, écoute et bienveillance : trois mots qui définissent Johanna Farcy. Sage-femme libérale dans la région de Nouvion, elle accompagne les femmes tout au long de leur parcours, du suivi de grossesse aux soins gynécologiques, avec une approche à la fois attentive et préventive. Ancienne hospitalière, elle a su trouver l’équilibre entre sa passion pour le soin et un exercice plus autonome, tout en restant fidèle à ce qui l’anime : créer du lien, inspirer confiance et, pourquoi pas, susciter des vocations.

Les mains douces, la voix posée, un sourire rassurant. Quand elle vous rencontre, on se sent tout de suite à l’aise. Presque d’être en famille. Johanna Farcy est de celles qui, sans crier gare, marquent une vie, et les aident au moment de la donner. Dans la région de Nouvion, cette sage-femme libérale veille sur les femmes, les guide, les accompagne. Elle dit souvent qu’elle fait un métier qui parle avec le cœur. « Plus jeune, je voulais être pédiatre, j’ai toujours voulu travailler dans le soin. J’aime prendre soin des gens. » Une vocation qui, depuis, ne l’a jamais quittée.

Dans son cabinet, on vient la voir pour un suivi de grossesse, un examen gynécologique, des conseils. Le tout avec une approche bienveillante et préventive. « Notre rôle est d’apporter de la confiance aux femmes. Le suivi et l’écoute qu’on leur apporte est importante. » Pour cela, il faut de l’empathie, de l’attention, et une passion indéfectible.

Entre bouse blanche et vie de famille

La crise du Covid-19 a été une épreuve. Comme pour tous. À l’époque, Johanna évolue entre son activité libérale et l’hôpital. « Les consultations gynécologiques étaient suspendues, on se limitait aux examens de contrôle. Dans certains établissements, les femmes accouchaient sans la présence de leur conjoint. » Elle, en première ligne, devait jongler entre peur du virus et nécessité d’assurer une continuité des soins. Les consultations à domicile se faisaient en blouse, gants et masque, avec un sas de décontamination installé chez elle. « On faisait comme on pouvait car on ne savait pas trop ce que c’était ce virus au début.« 

Allier vie privée et vie professionnelle est une question récurrente quand on évoque le quotidien des femmes dans le milieu médical. Cette frontière floue, elle a toujours sur l’apprivoiser. « À l’hôpital, en 12 heures de garde, c’est mon compagnon qui gérait les enfants. Aujourd’hui en libéral, je fais mon propre planning, mais on travaille tout de même beaucoup. » Peu de temps pour soi, mais une organisation millimétrée.

« L’adrénaline, ça nourrit »

Pour elle, qui était dans le monde hospitalier avant d’être dans le libéral, il y a tout de même une différence majeure entre ces deux univers : l’absence d’accouchements. « L’urgence, l’adrénaline, ça nous nourrit. Mais accompagner une femme au quotidien, voir qu’on est important pour elle, c’est tout aussi fort. » Alors, quand elle veut retrouver ces montées de tension propres à la salle d’accouchement, elle reprend quelques gardes à l’hôpital. « Je peux toujours avoir ma dose d’adrénaline ! » plaisante-t-elle.

Faire naître des vocations

Les difficultés de l’hôpital, elle les voit bien. Mais elle refuse que l’on parle uniquement de chiffres et de crises. « Beaucoup d’infirmières et d’aides-soignantes sont en souffrance, mais il y a aussi de belles choses. La télé met en avant notre métier, ça peut créer des vocations.« 

Et c’est justement ce qu’elle souhaite encourager. Le 26 février dernier, elle est allée à la rencontre des lycéens des établissements d’Abbeville et de l’IFSI, accompagnée d’autres professionnelles du médical, où une partie de l’exposition de Pascal Bachelet « Femmes au cœur de l’urgence », a été présentée. « On veut montrer que ce métier est beau, qu’il est essentiel. Peut-être que, parmi ces jeunes, certaines deviendront sages-femmes à leur tour. » Pour elle, il n’y a pas d’âge pour avoir sa vocation. Qu’on l’ait depuis l’enfance ou seulement à l’âge adulte, qu’importe, tant qu’on fait ce qu’on aime. Car, au fond, Johanna Farcy n’aide pas seulement à faire naître des enfants. Elle peut aussi faire naître des passions.

Partager cet article

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email