Depuis 1993, Abbeville est jumelée avec Argos en Grèce.
Argos, en grec ancien « Άργος », est une cité du Péloponnèse, située dans le Péloponnèse nord-oriental, à 40 kilomètres de Corinthe. Il s’agit de l'une des plus anciennes villes de Grèce. Son nom vient de la racine grecque « arg » qui signifie « quelque chose de brillant ».
A la lisière occidentale d'une plaine alluviale de près de 250 km2 bornée à l'est et à l'ouest par des masses montagneuses et ouverte au sud sur la mer, le site d'Argos est dominé par deux collines de hauteur inégale: la Larissa, piton escarpé haut de près de 300 mètres, et la colline du Prophète Elie appelée conventionnellement «Aspis» (bouclier en grec), mamelon rocheux dont l'altitude n'atteint pas 90 mètres. La ville antique s'est développée au pied de la plus haute des deux collines.
La ville a pour fondateur mythique Argos, fils de Zeus. Elle est également associée à la légende de Io, Danaos, Persée, ainsi qu’à la geste des Atrides.
Homère mentionne dans ses épopées « l’Argos pélasgique » qui désigne les plaines de Thessalie, ainsi que « l’Argos achéenne », expression qui recouvre aussi bien le Péloponnèse dans son ensemble que la ville d’Argos à proprement parler. Aux côtés de Tirynthe ou encore d’Epidaure, Argos prend part à la Guerre de Troie sous le commandement de Diomède. Elle est également citée comme étant l’une des villes chères à Héra.
A la fin de l’âge de Bronze, Argos est l'un des centres et l'une des principales places-fortes de la civilisation mycénienne. Cependant, le nom pré-grec de son acropole, Larissa, suggère que le site était auparavant occupé par les Pélasges. Le site d'Argos fut, avec Mycènes et Tirynthe, occupé très tôt pour son emplacement géographique et sa position dans les plaines fertiles d'Argolide. Après les siècles obscurs, elle retrouve son importance sous le règne du tyran Phidon : elle soumet les cités péloponnésiennes. Elle est éclipsée par Sparte à partir du Vème siècle avant JC. Cette rivalité explique qu'Argos adopte systématiquement un parti anti-laconien pendant la guerre du Péloponnèse, soit qu'elle reste neutre, soit qu'elle s'allie à Athènes. Il faut attendre la bataille de Mantinée, en 418 av. JC, pour convaincre Argos de s'allier avec Sparte.
Elle rompt cependant son traité au début de la guerre de Corinthe (395 av. JC), et rejoint la Ligue achéenne.
Au XIIème siècle, une forteresse est construite au sommet de l'acropole et appelée Kastro Larissa. Argos est tour à tour occupée par les Francs puis par les Vénitiens jusqu’en 1463. Ce sont ensuite les Ottomans qui contrôlent la ville jusqu'en 1686, date à laquelle elle est reprise par les Vénitiens, avant de retomber sous domination ottomane en 1716 et ce jusqu’à la guerre d’indépendance grecque en 1821.
Il reste actuellement de nombreuses ruines de la ville et Argos est désormais un centre touristique populaire.
Argos vit aussi de l’agriculture dans la vallée ainsi qu’au-dessus de la ville, où s’étendent des plantations d’agrumes.
Les fouilles d’Argos ont permis de mettre au jour des murailles mycéniennes, les vestiges de temples d’Apollon Python et d’Athéna, ainsi que d'un théâtre. Les tombes ont également livré une abondante quantité de céramique de la période géométrique.