Un peu d’histoire en quelques dates clés
• Fréquentation du site depuis la préhistoire : la découverte de nombreux silex taillés permet d'affirmer que le site d'Abbeville a été fréquenté par l'homme depuis le paléolithique ancien. Les traces d'habitats du néolithique découvertes par Boucher de Perthes à la Portelette, en 1837 ; le site gallo-romain de l'ancien Pont-Rouge ; les cimetières mérovingiens de Menchecourt et de Thuison confirment également une présence humaine. Cette implantation ne devait cependant pas être très importante puisque le réseau routier antique ignore ces lieux.
• Vers 990 : Hugues Capet, élu roi en 987, enlève le domaine rural d'Abbeville (Abbatis Villa, le domaine des abbés) à l'abbaye de Saint-Riquier (Centula), contre dédommagement. Abbeville devient une place forte. Hugues, avoué de Saint-Riquier et époux de Gisèle, troisième fille d'Hugues Capet, a la garde du château royal (donjon très rudimentaire, en bois, protégé par des palissades et des fossés). Ce château, situé sur une butte qui domine légèrement le Scardon, se trouverait à l'emplacement de l'actuel lycée Saint-Pierre, place Clemenceau.
• Dès le XIe siècle : Abbeville connaît une importante activité maritime, source de prospérité économique. Les échanges commerciaux se font soit vers l'intérieur des terres (vers Amiens), soit vers la côte (vers le Crotoy et Saint-Valery-sur-Somme).
• 19 juin 1369 : en récompense des preuves de dévouement et de fidélité qu’Abbeville lui a données, Charles V accorde aux Abbevillois la permission d’ajouter à leurs armes, à leurs bannières et dans leurs sceaux un chef d'armes de France, c'est-à-dire d’azur semé de fleurs de lys d’or, avec la devise Fidelis.
• 7 juin 1488 : pose solennelle de la première pierre de la collégiale Saint-Vulfran par le maïeur Jehan Postel, au nom du roi Charles VIII, comte de Ponthieu.
• 30 octobre 1665 : l’industriel hollandais Josse Van Robais vient se fixer à Abbeville pour y établir une manufacture royale de draps fins à la demande de Louis XIV et de son ministre Colbert.
• 1709-1713 : construction de la Manufacture royale de draps fins, dite des Rames, chaussée d'Hocquet.
• 1er juillet 1766 : exécution du chevalier de La Barre pour motifs religieux. Il deviendra le symbole de la Libre pensée.
• 1837 :Jacques Boucher de Perthes commence les recherches qui feront de lui un des fondateurs de la Préhistoire.
• 1847 : débuts du chemin de fer à Abbeville.
• 1856 : la gare actuelle est ouverte au public après la construction du pont de la Gare par la Compagnie de Chemin de Fer du Nord. Les restaurations entamées fin 2012 lui rendent sa physionomie d’origine en restituant notamment les nombreux épis de faitages en bois.
• 1867 : place forte de troisième classe, Abbeville est déclassée. Les portes et les fortifications de la porte du Bois au quartier Saint-Gilles, en passant par la porte d’Hocquet, seront démolies à partir de 1869 pour laisser la place à de nouveaux boulevards (Boulevard de la République et Voltaire). L’emprise de l’ancienne porte du Bois est réaménagée pour devenir une vaste promenade plantée de platanes.
• 1874 : Amiens devient le siège du Second Corps d’armée. Abbeville reçoit alors un détachement du 3e régiment d’infanterie qui s’installa dans le quartier de cavalerie Dupré (situé quartier Saint-Gilles, actuel CM 17).
• 1884 : Le Musée d’Abbeville et du Ponthieu ouvre ses portes dans l’ancien hôtel particulier d’Arthur Foucques d’Émonville, construit en 1861 sur les plans d’Hector Lefuel, architecte de l’empereur Napoléon III. Les communs quant à eux accueillent la bibliothèque municipale et le magnifique jardin devient public.
• Début XXe siècle : les fortifications et portes qui avaient subsisté sont à leur tour démantelées. Le boulevard Vauban est créé au nord est de la Ville. De nombreuses constructions sont érigées sur ces nouveaux espaces à l’instar du cinéma Le Féria, le nouveau théâtre ou encore des villas et hôtels particuliers.
• 1914 - 1918 : Abbeville devient pendant la Première Guerre mondiale, une ville d’arrière front dans laquelle vont stationner des troupes notamment britanniques. De nombreux hôpitaux militaires y sont organisés. Un dépôt temporaire de protection des œuvres et objets d’art du Front nord, sous le commandement du lieutenant Sabatté, est installé dans l’ancien couvent des frères Eudistes. En 1918, Abbeville a été le siège de deux conférences Franco-Britannique, qui ont eu lieu dans l’Hôtel de la Chambre des Notaires (disparu après 1940) place du Guindal : Le 25 Mars 1918, le Maréchal Haig et les Généraux Foch et Wilson ont préparé ici la Conférence de Doullens, prévue le lendemain, pendant laquelle fut signé le Commandement unique des forces alliés sur le front occidental. Les 1er et 2 Mai 1918, la cinquième session du Conseil suprême de la Guerre se réunit à Abbeville.
• 20 mai 1940 : la ville connaît la journée la plus dramatique de son histoire. L’aviation allemande, précédant les troupes motorisées, réduit en cendres les trois-quarts de la ville : 2400 immeubles sont détruits, 3600 autres sont endommagés. L’Hôtel-de-Ville, le Beffroi et la collégiale Saint-Vulfran sont en ruine.
• 3 septembre 1944 : Libération d’Abbeville par les troupes polonaises.
• 8 mai 1948 : accueilli par Max Lejeune, maire d'Abbeville, le Président de la République, Vincent Auriol, accompagné de René Coty, alors Ministre de la Reconstruction, vient poser la première pierre de la reconstruction.
• 11 juillet 1954: Inauguration du nouveau Musée Boucher-de-Perthes situé à l'intérieur et autour du beffroi. Ce musée réunit les collections de l'ancien Musée Boucher-de-Perthes (détruit en 1940) et celles du Musée d’Abbeville et du Ponthieu (ancien hôtel d'Émonville).
• 9 octobre 1960 : inauguration officielle du nouvel Hôtel de Ville, sous la présidence de M. Larrieu, Préfet de la Somme, ce qui marque la fin de la reconstruction du centre de la ville. La municipalité s’était réfugié depuis mai 1940 dans le Musée d’Abbeville et du Ponthieu, ancien hôtel d’Emonville.
• 30 mai 1993 : inauguration de l’ensemble des vitraux d'Alfred Manessier en l’église Saint-Sépulcre.
• 2005 : Rénovation du centre ville.
• 4 juillet 2012 : Organisation du départ de la 4ème étape du tour de France .
• Décembre 2012 : Abbeville candidate au label Pays d’art et d’histoire.
Les armoiries
Abbeville est la capitale du Ponthieu. Elle porte le blason du Ponthieu, mais en inverse les couleurs. Si le Ponthieu porte "d'or à trois bandes d'azur à la bordure de gueules" (on prétend que ce sont les rivières de Somme, d'Authie et de Canche sur le blé des champs), Abbeville porte "d'azur à trois bandes d'or à la bordure de gueules", mais la confusion est souvent faite.
Le chef de France (fleurs de lys) et une devise "fidelis" (je suis fidèle) ont été ajoutés sur lettres patentes de Charles V, en date du 19 juin 1369 pour remercier les Abbevillois de leur fidélité à la couronne. Support (non visible ici): une branche de laurier et une branche de chêne liées d'un ruban où s'inscrit la devise.
Le logo
Ce logo traduit la volonté d'Abbeville d'afficher l'emblème vivant et coloré d'une ville fière de son passé et de sa région et résolument tournée vers l'avenir. On y retrouve des éléments caractéristiques d'Abbeville :
- La forme de la Baie de Somme exprimée par le triangle
- l'oiseau, représentatif de la région, qui prend son envol, évoque le dynamisme de la ville.
- Les couleurs : bleu pour la mer et vert pour la plaine.